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Chaque oiseau sauvé et réhabilité est une victoire pour son espèce

Hirondelle à front blanc Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2024 Histoire

Les hirondelles à front blanc sont des oiseaux sociaux qui se nourrissent et migrent en bandes, composées de centaines d’individus coopératifs. Elles construisent également leurs nids les unes aux côtés des autres dans des colonies peuvant compter des milliers de nids actifs en même temps. Observer à une distance respectueuse une colonie d’hirondelles à front blanc en train de nicher alors que des centaines de parents font des allers-retours incessants pour nourrir leurs petits affamés est une expérience vraiment fascinante. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que vous pouvez passer devant l’une de ces colonies en allant au travail sans même vous en rendre compte!

Les hirondelles à front blanc sont d’habiles maçons qui construisent des nids entièrement en boue en forme de gourde. Chaque becquée de boue est intentionnellement placée en position et devient en séchant une solide brique miniature. Après environ 1 000 becquées de boue, le nid est terminé et prêt à accueillir les œufs. La structure du nid étant vulnérable aux fortes pluies directes, l’hirondelle à front blanc doit trouver un endroit protégé pour construire son nid. Historiquement, sa population était confinée aux montagnes occidentales de l’Amérique du Nord, où les corniches rocheuses horizontales sont abondantes et constituent des sites de nidification idéaux. Cependant, au cours des 150 dernières années, son aire de répartition s’est étendue à l’est de l’Amérique du Nord, car les structures construites par l’homme, telles que les ponts, les ponceaux et les bâtiments, constituent d’excellents sites de nidification alternatifs.1

L’utilisation de structures humaines comme sites de nidification a permis à l’hirondelle à front blanc d’étendre son aire de répartition géographique, mais le fait de vivre à proximité de populations humaines présente des risques supplémentaires. La population d’hirondelles à front blanc, comme la plupart des espèces d’insectivores aériens, a subi un déclin important depuis 1970.2 Nos petites actions visant à réduire les risques, à protéger les habitats et à offrir aux oiseaux blessés une seconde chance de survie contribueront au succès à long terme de cette espèce!

Hirondelle à front blanc mâle près d’un nid de boue. Source : Shutterstock

Chaque année, l’Ottawa Valley Wild Bird Care Centre (OVWBCC) fournit des soins de réhabilitation à plus de 3 000 oiseaux sauvages blessés, malades ou orphelins, dans le but ultime de les relâcher dans leur habitat naturel. La majorité des oiseaux adultes amenés à l’OVWBCC ont besoin de soins vitaux à la suite d’une collision avec un véhicule ou une fenêtre, ou d’une rencontre avec un chat ou un animal. Pendant les mois d’été, les jeunes oiseaux ont le plus souvent besoin de soins en raison d’une rencontre avec un chat ou un animal, de la chute d’un nid ou de la destruction d’un nid. C’est pendant la saison de reproduction, lorsque les jeunes hirondelles à front blanc quittent le nid, que l’OVWBCC reçoit le plus grand nombre d’hirondelles à front blanc, grâce à des personnes observatrices et attentionnées comme vous qui les sauvent!

Hirondelle à front blanc nichant au Centre de soins des oiseaux sauvages de la vallée de l’Outaouais. Source : Patty McLaughlin

Les hirondelles à front blanc sont l’un des oisillons les plus mémorables soignés chaque année à l’OVWBCC. Ils sont nettement plus silencieux que la plupart des oiseaux chanteurs, ils ont une personnalité coopérative et leur visage grincheux naturel les rend encore plus adorables. Ce visage grincheux est dû à une zone charnue élargie qui borde la bouche, appelée la collerette. Elle rend leur bouche plus grande et plus brillante lorsqu’ils réclament de la nourriture, ce qui permet à leurs parents ou à notre équipe de soins aviaires de ne pas manquer leur cible à l’heure du repas.

Hirondelle à front blanc dans une cage de vol à l’Ottawa Valley Wild Bird Care Centre. Source : Patty McLaughlin

Ces oisillons ont un appétit vorace! Les jeunes hirondelles soignées à l’OVWBCC ont besoin de petits repas fréquents d’insectes et d’aliments spécialisés, aux 20 minutes, tout au long de la journée. Un seul oisillon passant un mois en soins consommera des milliers de grillons, de vers et d’autres insectes avant d’être prêt à être relâché. Pouvez-vous imaginer l’ampleur de la lutte naturelle contre les insectes qu’une volée d’hirondelles à front blanc exerce sur l’habitat environnant?

Lorsqu’il est temps pour une hirondelle à front blanc réhabilitée de retourner dans la nature, elle est ramenée dans la zone où le sauveteur l’a trouvée pour la première fois. Les petites plumes blanches sur le front et la gorge qui ont permis à notre équipe de soins aviaires de les distinguer d’une hirondelle rustique similaire, sont aussi ce qui pourrait aider leur famille à les reconnaître! Lorsque les jeunes hirondelles à front blanc quittent le nid, elles se rassemblent en grands groupes appelés « crèches ». Lorsque les parents reviennent avec de la nourriture, les différences entre les cris auditifs et les motifs du plumage leur servent à identifier leurs propres jeunes. Depuis un perchoir sécure dans la crèche, les jeunes ont un premier aperçu du travail d’équipe de la volée, qui sera essentiel à leur survie. « Aucun oiseau affamé n’est laissé pour compte » pourrait être la devise de l’hirondelle.

Les hirondelles à front blanc utilisent des cris spécifiques pour alerter le groupe de la présence d’un essaim d’insectes. Une fois l’essaim localisé, il y aura toujours quelques individus dans la volée qui se relaieront et resteront avec l’essaim d’insectes, suivant ses mouvements jusqu’à ce que la source de nourriture soit épuisée. Les hirondelles à front blanc sont des oiseaux étonnants qui peuvent nous en apprendre beaucoup sur l’ingéniosité et le travail d’équipe, et c’est exactement ce qu’il faut pour protéger une espèce!

VOUS êtes la première étape très importante pour qu’un oiseau blessé, malade ou orphelin reçoive une seconde chance de vie dans un centre de réhabilitation agréé.

Si vous avez trouvé un oiseau blessé

Pensez d’abord à votre sécurité lorsque vous tentez de sauver un oiseau, en particulier à proximité des routes et de l’eau. Si vous avez trouvé un oisillon pendant la saison de nidification, pensez à la possibilité qu’il s’agisse d’un oisillon non blessé qui apprend à voler, ou que l’oiseau puisse être réuni avec ses parents. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter un centre de réhabilitation de la faune sauvage agréé.

Ottawa Valley Wild Bird Care Centre

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Sauver un oiseau sauvage

À l’aide d’une serviette, approchez l’oiseau et couvrez entièrement son corps avec la serviette. Placez l’oiseau et la serviette dans une boîte sécurisée, une cage pour animaux de compagnie ou un sac en papier non ciré pour le transport. Veillez à ce que la serviette ne couvre pas la tête de l’oiseau. Vous pouvez placer la serviette sous l’oiseau pour le réconforter et le soutenir. Gardez l’oiseau dans un endroit sombre et calme, à l’écart des animaux domestiques, et ne lui donnez ni eau ni nourriture. Contactez l’OVWBCC ou un réhabilitateur local agréé pour la faune sauvage si vous avez besoin de conseils sur les soins temporaires à apporter à l’oiseau. Lavez-vous soigneusement les mains après avoir été en contact avec un oiseau sauvage ou son conteneur de sauvetage.

L’OVWBCC et d’autres centres de réhabilitation agréés à travers le Canada offrent une seconde chance à ceux qui sont blessés ou malades. Cependant, les petits gestes que nous posons pour aider à protéger les oiseaux sauvages et leurs habitats peuvent aussi s’additionner pour faire une grande différence!

Hirondelle à front blanc dans une cage de vol au Ottawa Valley Wild Bird Care Centre. Source : Patty McLaughlin

Voici quelques moyens de contribuer à la protection de l’hirondelle à front blanc et d’autres espèces d’hirondelles

  • Préserver leur source de nourriture en n’utilisant pas de pesticides, en ne coupant pas les jardins et les prairies envahis par la végétation et en plantant davantage d’espèces végétales indigènes.
  • Veillez à ne pas perturber les sites de nidification connus ou potentiels, en particulier ceux qui ont été utilisés par l’homme.
  • Être un propriétaire d’animal de compagnie responsable, savoir où se trouve son animal à tout moment, en particulier pendant la période de nidification.
  • Créer une zone humide ouverte dans le jardin pour recueillir la boue et aider à maintenir les berges naturelles sur les terrains de loisirs.
  • Éteindre les lumières la nuit pendant la saison des migrations et appliquer des marques à haute densité et à fort contraste sur l’extérieur des fenêtres pour éviter les collisions.
  • Célébrez-les à l’occasion de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs et partagez le message  « Protégez les insectes pour protéger les oiseaux ».


1 Nebel, S., A. Mills, J. D. McCracken, et P. D. Taylor. 2010. Declines of aerial insectivores in North America follow a geographic gradient (Le déclin des insectivores aériens en Amérique du Nord suit un gradient géographique). Avian Conservation and Ecology – Écologie et conservation des oiseaux 5(2) : 1. [en ligne] URL : http://www.ace-eco.org/vol5/iss2/art1/
http://dx.doi.org/10.5751/ACE-00391-050201

1 Environnement et changement climatique Canada. 2019. Site Web sur la situation des oiseaux au Canada, version des données 2019. Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau, Québec, K1A 0H3

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