Familiarisez-vous avec quelques espèces en péril de la ZICO Lac Deschênes. Cette semaine, Pleins feux sur les espèces vous présente la Guifette noire.

Black Tern
Photo by Ingrid Taylar

Nom scientifique : Chlidonias niger
Statut LEP : Espèce non listée; COSEPAC : Espèce non en péril; Évaluation environnementale de site – Ontario : Espèce préoccupante
Groupe taxinomique : Oiseaux
Taille de 20 à 26 cm de long; envergure de 57 à 60 cm; poids de 50 à 60 g.

La Guifette noire est un petit oiseau d’eau douce au plumage foncé. Elle a une queue fourchue, un bec noir droit et pointu, un corps filiforme et des ailes étroites. Pendant la période de reproduction, la tête est noire, la poitrine et les ailes sont grises. En dehors de la saison de reproduction, la tête et les flancs sont blancs, les ailes sont grises; il y a une tache foncée en arrière de l’œil et la calotte et la nuque sont sombres.

La Guifette noire aime nicher dans les milieux humides peu profonds comme les marais entourés de végétation qui émerge de l’eau où elle bâtit des nids flottants fragiles qui peuvent facilement être détruits par la fluctuation des niveaux d’eau. Pour pallier ces difficultés, la Guifette noire peut refaire son nid jusqu’à la toute fin de juillet lorsque ses tentatives de nidification échouent et de plus, la coquille de ses œufs résiste aux conditions humides.

La Guifette noire se nourrit principalement d’insectes mais elle aime aussi le poisson. Elle attrape ses proies en rasant la surface de l’eau.

En Ontario, les populations de Guifettes noires ont décliné ou ont été décimées dans plusieurs endroits en raison, semble-t-il, de la perte d’habitats humides pour la reproduction et les voies migratoires. Certains de ces habitats sont aussi menacés par des espèces végétales envahissantes qui remplacent peu à peu la végétation indigène, surtout dans les zones humides côtières et intérieures dans le bassin des Grands Lacs. Une autre menace est la réduction de l’approvisionnement en nourriture due à l’utilisation de pesticides en agriculture et à la surpêche dans les quartiers d’hiver marins.
Afin de maintenir et d’améliorer la viabilité des populations de Guifettes noire en Ontario, le gouvernement ontarien a développé un Plan de gestion pour cette espèce dans la province.

Où peut-on observer cette espèce?

Black Tern
Photo by Maggie Smith

On peut observer la Guifette noire dans les marais intérieurs partout au Canada, dans les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
En Ontario, il est possible d’apercevoir la Guifette noire dans toute la province, au nord du lac Big Trout et de Fort Albany, le long des zones littorales des Grands Lacs inférieurs, dans la péninsule Bruce, dans l’île Manitoulin, et la bordure sud du Bouclier canadien. On trouve également une petite concentration de cette espèce dans la Ceinture d’argile, le lac des Bois et les zones humides adjacentes au sud de la Baie James. À l’échelon local, beaucoup d’observations de cette espèce aux Rapides Deschênes dans la région de Gatineau ont été signalées.

La Guifette noire migre sur de longues distances et retourne en Ontario tôt en mai pour se reproduire. En règle générale, elle repart dès le début de septembre.

Le saviez-vous?
•    La Guifette noire est une espèce très grégaire. Durant la période de reproduction, des semi-colonies se forment, mais lorsqu’il s’agit de fourrager, de se reposer et de migrer, on peut apercevoir des centaines et parfois jusqu’à des milliers d’oiseaux de cette espèce se rassembler.
•    La coquille des œufs de la Guifette noire est poreuse pour mieux survivre en milieu humide.
•    Le  mâle et la femelle protègent les alentours du nid dans un rayon de deux mètres.

Consultez ce blogue chaque semaine pour connaître l’une des espèces à risque que vous pouvez observer au Lac Deschênes.
Signalez des observations de la Guifette noire ou d’autres espèces rares au Service canadien de la faune en composant le 819.997.2800 ou sur le site Web du Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère des Richesses naturelles. N’oubliez pas d’inclure une photo et le lieu de l’observation!

Nous souhaitons remercier notre blogueuse invitée Monica Reyes pour cet article. Monica est bénévole conservatrice pour Nature Canada. Cette biologiste originaire du Mexique s’intéresse à la conservation de la faune et à l’éducation à l’environnement.