Ah! La plage Britannia.  Et oui, les Ottaviennes et Ottaviens ont une magnifique plage, étant récemment de retour d’Angleterre, j’ai souvent l’envie d’y courir pour m’assurer qu’elle est toujours là. C’est le genre d’endroit que l’on visite en voyage. En août dernier, je me suis mariée dans le décor des rives de la rivière des Outaouais, avec des goélands argentés survolant au-dessus de nos têtes. Une journée parfaite!

Après la cérémonie du mariage et tout ce qui s’ensuit, je me suis rendu compte que je voulais redonner à cet endroit qui m’avait tant donné. Et, appuyer Nature Canada dans sa corvée de nettoyage de la rivière des Outaouais était la meilleure façon de le faire. Très tôt le matin, ma comparse Sarah et moi sommes parties pour notre mission. Chargées de drapeaux (pour faciliter l’identification), stylos, chaises, formulaires, brochures et sacs, nous étions prêtes à tirer le maximum de cette journée froide et des 2 mm de pluie annoncés.  (Disons qu’il s’agissait là d’un pur mensonge puisque c’est une pluie torrentielle de type amazonienne qui s’est abattue sur nous.)

Arrivée à la plage, j’ai eu le sentiment que nous passions à l’ACTION! Étrange sentiment…Quand on grandit, on se dit que l’on va changer le monde. Puis, on voyage et on prend conscience que le monde est trop grand et qu’on n’arrivera pas à changer les choses. Je me suis vite rendue compte que même si nous habitons la même planète, nos univers sont différents. Chaque effort a un effet de retour pour quelqu’un quelque part, et lorsque vous faites quelque chose de positif, vous améliorez alors la vie dans ce monde.

Le Lac Deschênes est un lieu de rencontre crucial de différents univers entre le secteur urbain d’Ottawa et l’univers des oiseaux. Pas seulement les oiseaux du Canada (car ils n’ont aucun privilèges civiques ni le droit de vote), mais aussi les oiseaux qui nous viennent de l’étranger; des oiseaux qui empruntent la rivière des Outaouais pour naviguer. Cet espace partagé n’est pas seulement un endroit où se marier, un coin où se retrouver l’été et un paradis pour les photographes, mais c’est un refuge 365 jours par année. Ainsi, tous ces dévoués bénévoles qui se sont pointés pour la corvée ont définitivement aidé à changer ces univers. Le froid n’a pas empêché les gens de la place, les nouveaux bénévoles, les familles et un infatigable végétalien, de se lancer avec enthousiasme dans la corvée. Une mention spéciale va aux élèves du secondaire qui sont venus nous prêter main forte et faire leurs heures de bénévolat : il y des millions de façons de faire du bénévolat et nous sommes reconnaissants qu’ils aient choisit notre événement.  Bravo!

IMAGE- Au total, nous avons rempli 15 sacs à ordures et 7 sacs de matière récupérable.

La plupart des déchets ramassés étaient des bouteilles de boisson gazeuse, des cannettes, des papiers, des mégots de cigarettes et autres bricoles.  (À la personne qui a jeté des pots de peinture dans la forêt…franchement?). Personne n’a hésité à fouiller sous les arbres et sous les branches épineuses là où les déchets restent prisonniers ou à examiner chaque clôture. Une famille enthousiaste n’a pas eu peur de se salir sortir des choses de la boue. Pluie torrentielle? Cascades de pluie verglaçante? Aucun problème. Tout était sous contrôle.

On peut penser qu’il est inutile de consacrer tant d’énergie pour débarrasser un endroit de ces « petites choses », mais c’est exactement ce qu’il faut faire pour empêcher les oiseaux de les manger. Ce qui pour nous est insignifiant peut être perçu comme de la nourriture par les oiseaux. Au total, nos 32 bénévoles ont rempli 15 sacs à ordures et 7 sacs de matière récupérable. Ce sont 22 sacs de déchets qui ne seront pas foulés par les gens quand la plage ouvrira l’an prochain. Ce sont 22 sacs de déchets qui ne voyageront pas dans le système digestif des bernaches du Canada. Ce sont 22 sacs d’efforts humains qui contribuent à un monde meilleur.

Malgré la pluie.

Nous tenons à remercier la co-organisatrice de cet événement Meztly Abrego pour cet article. Meztly a grandi dans la région d’Ottawa et elle est enseignante.